Les voix du Levant

André Manoukian nous embarque vers le Levant de ses ancêtres, guidé par les magnifiques chanteuses regroupées sous le nom des Balkanes, qui ont mêlé leurs voix bulgares au duduk arménien, aux tablas indiens et au jazz atmosphérique de son quintet.

Ce jazz est ravivé de couleurs d’Orient, de thèmes mélodiques « à la Satie », d’improvisations en forme d’arabesques aux accents arabo-andalous sur des tempos lancinants.

André Manoukian fait chanter ses compositions par le plus bel instrument du monde : la voix, ou plutôt les voix !

« A travers les époques, explique le musicien, la fascination pour l’Orient est une constante. François Ier et Soliman le magnifique échangèrent des musiciens pour sceller leur alliance, Rameau écrivit les Indes galantes comme un conte exotique qui se passe en Perse, en Turquie et chez les Indiens d’Amérique, Mozart et Beethoven découvrirent les cymbales aux mains des Janissaires, l’avant-garde de l’armée ottomane, enfin Debussy et Ravel découvrent l’Orient lors de l’expo universelle de Paris en 1890. »

Et André Manoukian de conclure : « Depuis une décennie, la musique arménienne de mes ancêtres guide mon parcours pianistique. Mes racines – parfois encombrantes – sont inspirantes dès lors qu’il s’agit de musique. Ce concert est une invitation au voyage. Le souvenir d’un paradis perdu. La jouissance d’une mélancolie heureuse. La magie d’une voix, c’est de nous faire percevoir le sacré. La musique est le dernier dépositaire de cette magie, qui nulle part ailleurs qu’en Orient, n’est aussi perceptible. »